Gérer la frustration de nos enfants

Attention, ce n’est pas la frustration qui nous pose problème à nous parents, c’est plutôt la gestion de cette émotion pourtant saine et naturelle. 

Un enfant frustré ne fait pas un “caprice” : il est simplement traversé par une émotion puissante face à une situation où il ne peut pas obtenir ce qu’il veut. La colère, la manifestation émotionnelle parfois bruyante et exaspérante de notre point de vue d’adulte est précisément ce qui permet à l’enfant de se remettre de la frustration. Il crie, il tape, il pleure à la moindre contrariété…

Comment faire pour aider mon enfant à gérer la frustration en restant dans la bienveillance et surtout sans perdre patience, ni lâcher les règles importantes ?

On fait comme on peut

Soyons honnêtes deux secondes : parfois on cède : “ok, un dernier dessin animé”, parfois on négocie “d’accord, mais après tu files direct au lit !”, parfois on s’énerve “c’est comme ça et pas autrement !”. Bref, on improvise.

Pas de culpabilité, c’est normal. On n’élève pas des enfants dans un monde parfait, on fait au mieux avec nos nerfs et notre fatigue

Le cadre, notre meilleur allié

Les enfants sont bien plus sereins quand ils savent ce qui est permis ou pas.

L’idée n’est pas de “frustrer pour frustrer”, c’est plutôt de donner des repères.

Parce que quand la règle est claire, il y a parfois moins de négociations interminables (et de crises). Par exemple, s’ils savent qu’il n’y a pas d’écran en semaine sauf le mardi (car il n’y a pas d’école le lendemain), ils vont peut être tenter quelques fois de contourner la règle en vous demandant s’ils peuvent allumer la console le jeudi (les petits malins) mais si vous restez fermes sur cette règle, ils ne tenteront pas longtemps ! Au contraire, si vous cédez de temps en temps (et je ne vous jette pas la pierre), ils se disent qu’ils peuvent toujours tenter (au pire, ça marche) et criser un brin pour vous aider à vous décider (spoiler : ça ne fonctionne pas).

Un cadre posé et respecté, ça repose tout le monde : eux comme nous

L’anticipation : comme toujours

Imaginez votre enfant en plein jeu, totalement absorbé par un tri de cartes Pokemon ou par une histoire passionnante à base de voitures de Cars.
Et PAF, vous débarquez avec un “On part tout de suite !”. Si votre enfant est un enfant normal (et non pas une peluche obéissante), il risque d’être fâché, de s’énerver (ou de faire semblant de ne pas vous avoir entendu) et c’est l’explosion garantie.
Si on prend deux minutes pour prévenir “dans 5 minutes, on part à l’école, tu peux terminer ton histoire…” c’est déjà plus facile. Si vous trouvez que c’est encore compliqué, utilisez un timer (minuteur) ou une alarme de téléphone à cet effet.
Cela marche aussi pour les courses au supermarché, expliquer en amont comment les choses vont se passer : “on va faire les courses, on n’achète rien, mais si tu veux tu pourras choisir un bon dessert pour ce soir” ça aide à éviter la crise pour les merveilleux bonbons de la tête de gondole.

Des choix, mais pas tous les choix

On le dit souvent, mais l’’astuce qui marche bien avec les enfants en frustration c’est de proposer des petits choix, adaptés à leur âge.
👉 “Tu veux mettre ton pyjama bleu ou ton rouge ?” = on va quand même se mettre en pyjama
👉 “On y va en trottinette ou en vélo ?” = mais on va quand même aller à l’école
👉 “Tu préfères prendre un bain ou une douche” = mais on va quand même se laver


Ils ont l’impression de décider un peu mais le parent garde la main sur l’essentiel (évidemment). L’idée de pouvoir les rendre acteurs c’est de leur montrer qu’il ne sont pas en train de subir mais plutôt de participer à quelque chose (même si ce n’est pas la super motivation)

Montrer l’exemple

On est leur modèle numéro 1. Si leur parent explose à chaque bouchon sur la route, à la moindre contrariété, évidemment ils l’enregistrent et il est fort probable qu’ils réagissent à l’identique devant une situation similaire.
Il est évident qu’on ne peut pas rester zen tout le temps lorsque la situation nous agace, mais verbaliser notre frustration et montrer la manière dont on se tempère, c’est essentiel pour l’enfant. Si on dit : “Je suis en colère, ça me frustre, mais je vais respirer avant de répondre”, ils enregistrent ça aussi. Pas besoin d’être parfait, l’idée est juste montrer qu’on peut s’apaiser autrement que par un cri (parce que normalement vous ne vous roulez plus par terre).

Les petits outils qui sauvent

Parce que oui, ça aide d’avoir des trucs concrets sous la main :

  • La bouteille de retour au calme pour les plus petits (les paillettes qui redescendent = la colère qui s’apaise). On peut la trouver en ligne ou bien la fabriquer soi-même.

  • Le Petit Morphée ou la boîte Elio qui propose des histoires pour mieux gérer ses émotions.

  • Un coin émotions avec coussin, doudou, carnet… un endroit pour souffler.

  • Des jeux malins comme les Emovis, doudous à manipuler pour expliquer les émotions aux petits

Bref, chacun son outil préféré, le tout est d’expérimenter.

Et nous, dans tout ça ?

Parce qu’on parle beaucoup d’eux… mais la vérité, c’est que gérer leur frustration vient souvent chatouiller la nôtre.

On a le droit d’être fatigués, d’avoir envie de hurler ou de fuir.

Le plus important ? Rester cohérents, expliquer nos réactions et, quand on dérape, montrer qu’on peut aussi se calmer

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