Mon enfant a peur du docteur : que faire ?
La peur du médecin, c’est un grand classique de l’enfance. Elle apparaît souvent dès 7 à 9 mois, à l’âge où l’enfant commence à différencier les visages familiers des inconnus. Elle peut ensuite s’atténuer, puis réapparaître vers 2 ans, selon le vécu de chaque enfant : une maladie particulière, une mauvaise expérience, ou encore l’anxiété transmise par les parents. Et même si votre enfant voit son pédiatre tous les mois la première année, il y a de grandes chances qu’il se mette à pleurer dès qu’une blouse blanche pointe son nez. Rien d’anormal, au contraire.
La clé, c’est de verbaliser et banaliser : expliquer simplement ce qui va se passer, mettre des mots adaptés à son âge, et surtout utiliser le jeu et les livres pour désamorcer les angoisses.
On se rassure
La peur du docteur peut démarrer entre 6 mois et 1 an, pile au moment de l’angoisse de séparation. L’enfant réalise qu’il n’est pas juste une extension de maman (ou papa), et là… panique à bord ! Ajoutez à ça un vaccin douloureux, une chute ou un souvenir pas très drôle, et vous obtenez un cocktail parfait pour se méfier de tout ce qui ressemble à un stéthoscope.
Et ça peut durer : les 2-5 ans sont champions du monde de l’imagination catastrophique. Mais bonne nouvelle : cette peur est normale et surtout passagère.
On prépare
Petit conseil d’ami : ne mentez pas à votre enfant. Lui dire qu’on va “juste faire un tour” alors qu’on file chez le pédiatre, c’est le meilleur moyen de d’entacher sa confiance en nous pour un moment. Mieux vaut annoncer la couleur : “On va voir le médecin. Il va écouter ton cœur, regarder ta gorge, et après on rentre à la maison”
Un enfant de 2 ans et plus comprend déjà très bien quand on lui explique simplement ce qui l’attend. Et il sera beaucoup plus coopératif.
On joue !
C’est LE secret. Les enfants apprivoisent leurs peurs en jouant. Alors hop, on sort les poupées et les doudous, on soigne tout le monde avec trois pansements, et le docteur devient un jeu.
A noter : des marques comme Insiluno Baby ont créé des poupons et accessoires pensés pour les enfants qui vivent souvent des soins (diabète, pansements, etc.). Et chez Amulette, vous trouverez des coffrets super quali pour jouer au docteur des heures durant (à vous de tirer la langue et de laisser les enfants vous écouter le coeur).
On accompagne
Là aussi, on évite les phrases type : “Arrête de faire ton cinéma.” Non. On accueille : “Oui, tu as peur, c’est normal.”
Et si votre enfant redoute la douleur, ne lui dites pas “ça ne fait pas mal”. Dites plutôt : “Tu vas sentir un petit pincement, comme une piqûre de moustique.” Bref : du vrai, du clair, du rassurant.
Les livres à la rescousse
Côté bibliothérapie (oui, ça existe !), trois pépites à avoir dans votre bibliothèque :
“Bobos et maladies” d’Agnès Cathala (Fleurus) – Avec Lilie et Malou, on découvre ce qu’est un virus, pourquoi on désinfecte une plaie, et ce qui se passe chez le pédiatre. Ludique et rassurant.
“Non, pas le docteur !” (Anne Casteu, École des Loisirs) – Une collection inspirée des thérapies cognitivo-comportementales (TCC) qui aide les enfants à reprendre le contrôle sur leurs peurs.
“Simon a peur du docteur” – Simon se casse le bras en jouant au foot. Entre douleur et peur du docteur, il découvre que les soins peuvent être impressionnants… mais pas insurmontables.
Et si on rendait ça fun ?
Mention spéciale à la Box Docteur Sirop, qui transforme la prise de médicaments en mission secrète. Votre enfant devient agent secret, reçoit même des appels vidéos personnalisés du fameux Docteur Sirop, et se prend au jeu. Magique pour les plus récalcitrants, et rassurant pour les parents !
En bref
La peur du médecin fait partie des grandes émotions de l’enfance. Elle peut être intense, mais elle n’est jamais une fatalité. En expliquant avec des mots simples, en jouant, en lisant, et surtout en accueillant les émotions de votre enfant sans les minimiser, vous l’aidez à reprendre confiance. Et un jour, sans prévenir, c’est lui qui vous dira : “Moi, j’ai même pas eu peur !”